De la peinture, dans tous les sens... et à tous les étages !
L'exposition
Neuf plasticiens investissent le château de Kerguéhennec pour y proposer leur vision de la peinture. Peinture qui s’entend dans l’acception large du terme, puisqu’elle recoupe ici des pratiques qui s’inscrivent bien souvent au-delà des deux dimensions du tableau. C’est ainsi que Bernard Cousinier présente des peintures de motifs géométriques à même le mur, instaurant des liens tacites avec l’architecture environnante et la structure en volume qu’il a réalisés en son sein : cette dernière peut en apparaitre comme la projection, ou le développement d’une picturalité en trois dimensions, dont les trouées viennent jouer in situ à la manière de réserves, révélant ce lieu à sa dimension formaliste. Car, si la matérialité du tableau et son histoire hante chacune des productions réunies pour l’occasion, c’est dans l’espace et la relation au lieu que se constitue, chez ces peintres, le rapport au pictural.
Nicolas Guiet, qui officie sur la façade et dans les espaces de déambulation du château, en est l’exemple : il réalise des « tableaux » car son projet, loin de faire allégeance aux survivances d’un passé illustre, semble de spécifier au mieux le caractère d’objet s’accrochant aux murs, au sol, aux angles, peint dans des couleurs antinaturalistes procédant du champ industriel, sans que ne se chevauchent les surfaces distinctes que la mise en volume fait naitre. Rien n’est renié de ce qui constitue les éléments matériels du tableau – châssis, toile tendue -, mais leur agencement est sujet à une distorsion et à un appel du volume, là où la structure qui sous-tend cette tridimensionnalité dépend d’une phase préparatoire où le dessin a sa part. Mais ces dessins préalables relèvent de l’étude technique et d’un rapport au regardeur encore instruit par la projection. Les œuvres de Nicolas Guiet, elles, confrontent, à l’instar de la grande pièce entièrement blanche présente dans le salon du château, à une forme accomplie : des tableaux contre-natures.
Pour Sylvie Turpin également, l’objet-peinture est considéré dans la relation qu’il entretient avec la paroi : travaillant avec les exigences de la technique à fresque, la couleur dont elle a l’usage se lie au mortier pour le teinter de l’intérieur. En résulte des compositions abstraites dans lesquelles s’agencent des éléments picturaux, en volume dans le cas du mixte du mortier et de la couleur, ou à même le mur,
Un caractère plus organique peut se déceler dans les œuvres d’Édouard Prulhière, à l’image de son Zacbal, autant statue dépecée que ruine des éléments de la peinture de chevalet, qui continue pourtant de faire front. Claude Briand-Picard retourne quant à lui cette assertion, puisqu’il n’a l’usage d’aucun des matériaux traditionnels attachés à la peinture, mais de sacs en plastiques, pour revenir aux formes exigeantes de compositions abstraites. Les œuvres d’Erwan Ballan, Laurence Papouin, Frédéric Bouffandeau et Élodie Boutry sont aussi présentées en parallèle de deux autres expositions : Continuum, murmure d’Arnaud Vasseux et des travaux sur papier des années 1920-30 de Tal Coat.
Tom Laurent
Nicolas Guiet, qui officie sur la façade et dans les espaces de déambulation du château, en est l’exemple : il réalise des « tableaux » car son projet, loin de faire allégeance aux survivances d’un passé illustre, semble de spécifier au mieux le caractère d’objet s’accrochant aux murs, au sol, aux angles, peint dans des couleurs antinaturalistes procédant du champ industriel, sans que ne se chevauchent les surfaces distinctes que la mise en volume fait naitre. Rien n’est renié de ce qui constitue les éléments matériels du tableau – châssis, toile tendue -, mais leur agencement est sujet à une distorsion et à un appel du volume, là où la structure qui sous-tend cette tridimensionnalité dépend d’une phase préparatoire où le dessin a sa part. Mais ces dessins préalables relèvent de l’étude technique et d’un rapport au regardeur encore instruit par la projection. Les œuvres de Nicolas Guiet, elles, confrontent, à l’instar de la grande pièce entièrement blanche présente dans le salon du château, à une forme accomplie : des tableaux contre-natures.
Pour Sylvie Turpin également, l’objet-peinture est considéré dans la relation qu’il entretient avec la paroi : travaillant avec les exigences de la technique à fresque, la couleur dont elle a l’usage se lie au mortier pour le teinter de l’intérieur. En résulte des compositions abstraites dans lesquelles s’agencent des éléments picturaux, en volume dans le cas du mixte du mortier et de la couleur, ou à même le mur,
Un caractère plus organique peut se déceler dans les œuvres d’Édouard Prulhière, à l’image de son Zacbal, autant statue dépecée que ruine des éléments de la peinture de chevalet, qui continue pourtant de faire front. Claude Briand-Picard retourne quant à lui cette assertion, puisqu’il n’a l’usage d’aucun des matériaux traditionnels attachés à la peinture, mais de sacs en plastiques, pour revenir aux formes exigeantes de compositions abstraites. Les œuvres d’Erwan Ballan, Laurence Papouin, Frédéric Bouffandeau et Élodie Boutry sont aussi présentées en parallèle de deux autres expositions : Continuum, murmure d’Arnaud Vasseux et des travaux sur papier des années 1920-30 de Tal Coat.
Tom Laurent
Quand
17/03/2013 - 02/06/2013
Les artistes
Frédéric Bouffandeau
Nicolas Guiet
Bernard Cousinier
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