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L’Art en guerre - France 1938-1947 - De Picasso à Dubuffet.

L’Art en guerre - France 1938-1947  - De Picasso à Dubuffet. : Otto Freundlich Rosace II, 1941 Gouache sur carton Musée de Pontoise Donation Freundlich © Musées de Pontoise Otto Freundlich © Imec Images   


L'exposition


[…] Fabrice Hergott, directeur du Musée d’art moderne de la ville de Paris propose une exposition-événement L’Art en guerre – France – 1938-1947 – De Picasso à Dubuffet. Titre offensif, éloquent : il s’agit de présenter au public « l’art réalisé en France pendant la période de l’Occupation car il n’y a jamais eu encore d’exposition montrant spécifiquement l’art de cette période, rassemblant des œuvres et cherchant à voir ce que les artistes ont réalisé en France pendant ces années tragiques qui vont de la guerre d’Espagne au commencement de la Guerre froide ».
« Revenir aux années sombres en France, c’est toujours mettre à l’épreuve la mémoire nationale en découvrant les limites d’une grande nation républicaine en crise et asservie » écrit Laurence Bertrand Dorléac, co-commissaire de Jacqueline Munck pour concevoir cette exposition. Et il s’agit cette fois de montrer tout ce qui est resté dissimulé, en particulier dans l’exposition de l’été 1942, dans le même lieu.
Et surtout, en englobant l’immédiat avant et après guerre, l’Art en guerre donne à voir aussi les contextes de cette période tragique placée entre deux bornes, d’un côté, janvier 1938, la rétrospective surréaliste à la galerie des Beaux-Arts, véritable signal d’alerte contre les dangers que l’expansionnisme d’Hitler fait courir à l’Europe et de l’autre, 1946, les « Anartistes » à la Duchamp, Dubuffet, ancien négociant de vins qui fait scandale avec son exposition Mirobolus Macadam et autres pâtes, et Gaston Chaissac, ancien cordonnier, et ses Portraits aux empreintes d’épluchures de pommes de terre (1947), ouverture royale d’un art brut plein d’avenir.
Une exposition pour découvrir aussi la création du mouvement des jeunes peintres de tradition française et de la nouvelle galerie de France, se réclamant des valeurs refuges de référence, Bonnard et Rouault, éloignés de Paris, ainsi que Matisse, qui critique souvent diverses prises de position accommodantes de certains collègues. Place est faite aussi au Salon des rêves de Joseph Steib à Mulhouse et à ses caricatures féroces d’Hitler ou au rôle courageux de Jeanne Bucher l’Alsacienne qui n’hésite pas à montrer les peintres « dégénérés » dans sa galerie de Montparnasse.

Extrait de l’article de Pascale Lismonde publié dans le N°50 de la revue Art Absolument : parution le 8 novembre 2012

Quand


12/10/2012 - 17/02/2013