Dans ses dernières créations, l’artiste contemporaine franco-marocaine Najia Mehadji fait la part belle au geste et au souffle, éléments présents dès ses débuts dans l’art durant les années 1970, mais qui n’ont cessé d’être remis sur le métier sous différentes formes. La plus récente, en amont de ce qui constitue la série des Volutes, peintures à l’acrylique sur toile dont une partie est présentée lors de l’exposition de Doha, se rattache à un ensemble où les motifs floraux sont prédominants. Les Volutes, formes vitalistes où l’ornement le dispute à la libération du geste, naissent de cette ouverture et transformation du floral, visible encore dans certaines pièces. Elles correspondent à l’union, dans un même élan, du droit fil de la tradition observée par l’artiste dans le monde arabe et d’une formulation contemporaine dépassant ses frontières, d’un minimalisme dans les moyens et d’une profusion formelle d’une grande maîtrise : Najia Mehadji « embrasse les registres du spirituel et du geste », selon les mots de Ghada Sholy.

Tom Laurent