Suzanne Valadon (1865-1938) et son fils Maurice Utrillo (1883-1955) incarnent la peinture des années de bohème qui s’établit à la fin du XIXe siècle autour de la colline de Montmartre. Ce “couple” mère-fils est précurseur en son domaine et devient rapidement l’une des figures de proue de ce que l’on appelle l’école de Paris, à l’égal de Modigliani ou de Soutine. Suzanne Valadon, femme d’une grande beauté, pose tout d’abord pour de nombreux artistes symbolistes et impressionnistes : Puvis de Chavanne, Renoir, Toulouse-Lautrec mais aussi Degas qui l’encourage à peindre. Elle transmet sa passion à son fils Maurice Utrillo, qui passe de la pure tradition picturale impressionniste (période “Montmagny” de 1904 à 1909) à ce qui est considéré comme l’apothéose de son art, la “période blanche” (1910 -1914). Celle-ci se caractérise par la réduction de la palette à des tons de blancs et de gris, traduisant en tableaux sa vision ascétique de la réalité. Ce sont ces deux “moments” dans l’œuvre de ce créateur tourmenté qui sont traités ici. Les toiles de sa mère ne sont pas en reste, une cinquantaine de portraits, nus et natures mortes étant présentés à la Pinacothèque pour cette exposition d’une envergure exceptionnelle.

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