Cima da Conegliano. Maître de la Renaissance vénitienne.
L'exposition
Un vent de Renaissance soufflé sur le palais de Marie de Médicis a précipité l’éclosion d’une exposition Cima da Conegliano, maître fondateur mais négligé de l’école vénitienne : sous les cieux d’azurs cristallins, de Saintes Conversations s’accolent…
Qu’il peigne un sujet profane ou sacré, le paysage de second plan revêt toujours une grande importance ; que cela soit dirigé comme dans saint Jérôme au désert, ou du ressort de son imagination, peu importe. Et ces paysages en pente douce, parfois contrariés par des spectacles rocheux, gouffres, crevasses, plateaux, n’apparaissent jamais que comme des instantanés d’une nature inventée pour les agréments des hommes et modelables à volonté. Ici un chemin traverse une falaise percée d’une porte géométrique, là une citadelle a été aménagée sur un promontoire à première vue inaccessible ; partout l’homme a pris possession d’un domaine qu’il cultive soigneusement. Mais surtout Cima compose des œuvres d’une naïveté touchante comme ce Songe d’Endymion protégé d’une lune bien basse, ce Thésée dans les ruines d’un tholos terrible et cyclopéen ou enfin cette Lamentation sur le Christ mort d’une douleur contenue mais d’une flamboyance colorée qui rappelle combien il aima expérimenter les possibilités offertes par les pigments. Comme pour sa naissance, aucun document ne renseigne la date de sa mort, estimée à 1517 ; contentons-nous en, sans nous priver du plaisir d’une œuvre intense et bien plus importante que le voudrait la conformation hiérarchique de l’histoire.
Extrait de l'article de Vincent Quéau publié dans le N°47 de la revue Art Absolument : parution le 27 avril 2012
Qu’il peigne un sujet profane ou sacré, le paysage de second plan revêt toujours une grande importance ; que cela soit dirigé comme dans saint Jérôme au désert, ou du ressort de son imagination, peu importe. Et ces paysages en pente douce, parfois contrariés par des spectacles rocheux, gouffres, crevasses, plateaux, n’apparaissent jamais que comme des instantanés d’une nature inventée pour les agréments des hommes et modelables à volonté. Ici un chemin traverse une falaise percée d’une porte géométrique, là une citadelle a été aménagée sur un promontoire à première vue inaccessible ; partout l’homme a pris possession d’un domaine qu’il cultive soigneusement. Mais surtout Cima compose des œuvres d’une naïveté touchante comme ce Songe d’Endymion protégé d’une lune bien basse, ce Thésée dans les ruines d’un tholos terrible et cyclopéen ou enfin cette Lamentation sur le Christ mort d’une douleur contenue mais d’une flamboyance colorée qui rappelle combien il aima expérimenter les possibilités offertes par les pigments. Comme pour sa naissance, aucun document ne renseigne la date de sa mort, estimée à 1517 ; contentons-nous en, sans nous priver du plaisir d’une œuvre intense et bien plus importante que le voudrait la conformation hiérarchique de l’histoire.
Extrait de l'article de Vincent Quéau publié dans le N°47 de la revue Art Absolument : parution le 27 avril 2012
Quand
05/04/2012 - 15/07/2012