Eric Rondepierre-Documents, scènes, légendes
L'exposition
Entre les mains du plasticien Eric Rondepierre, une pellicule dégradée par le temps devient pur esthétisme à la frontière de l’abstraction. Doté d’un corpus de 55 photographies, l’Arsenal de Metz rend hommage aux vingt années de carrière de ce passionné de septième art. Au sein de l’accrochage, deux clichés extraits de la série Précis de décomposition, réalisée entre 1993 et 1995, explorent littéralement les archives de films pour en exploiter les détériorations involontaires. Il transforme les cartons (intertitres des films muets) en une couverture kaléidoscopique en noir et blanc. Comme une matérialisation de la cristallisation stendhalienne, au sens ou le temps sublime le souvenir d’une perception, la série Moires s’empare, dans des teintes sépia, du corps d’une femme contorsionnée, dont la lecture est corrompue par l’altération de la pellicule, laissant l’imagination vagabondait librement. Non loin du travail freudien sur la mémoire, l’oeuvre d’Eric Rondepierre fouille les strates du passé et de son action sur le temps présent. L’exposition dévoile la série inédite DSL, soit « désolé de saboter vos lignes », inscrivant le travail de l’artiste dans l’art numérique. Ces captures d’écran dont la mauvaise qualité de la vidéo crée un quadrillage pixélisé, rappellent les pratiques artistiques traditionnelles : peinture, mosaïque ou vitrail.
Romain Arazm
Romain Arazm
Quand
07/02/2012 - 25/03/2012