Des premières natures mortes dans les dernières années du XIXe siècle, aux premiers pas du fauve sur les rivages de Collioure en passant par les sensuelles odalisques des années 1920 ou les blouses roumaines des années 1930 : la répétition inlassable de motifs constitue la colonne vertébrale du colosse Henri Matisse. L’exposition, constituée de soixante toiles et une trentaine de dessins permet d’appréhender le grand œuvre du maitre, tel qu’il est : comme un aboutissement pictural d’une longue et intense réflexion conceptuelle au service de l’idéal matissien. Certains chefs-d’œuvre, comme Le gouter et Luxe, Calme et volupté, prêté par le Musée d’Orsay, présentés ensemble pour la première fois, mettent en lumière la lente maturation d’un paysage, d’un intérieur ou d’un modèle passé par le filtre de l’artiste. Ce corpus brosse l’ensemble de la carrière du peintre de ses débuts à ses collages du début des années 1950, dont le Nu, présenté dans le parcours, est l’illustre emblème. Cette exposition se poursuivra à Copenhague et à New-York jusqu’en mars 2013.

Romain Arazm