Dans la lignée des précédentes expositions temporaires consacrées aux estampes, La Cohue présente une facette peu connue de l’art d’Hans Hartung. Représentant de l’abstraction, le peintre allemand développa en même temps que ses premières peintures un vif intérêt pour la gravure. L’exposition présente, dans un accrochage chronologique, les diverses étapes de la création artistique d’Hans Hartung, et met en lumière l’ambivalence de ses recherches, qu’il appliquait aussi bien à ses peintures qu’à son œuvre gravée. Dans ses premières eaux-fortes, effectuées à partir des années 1920, on retrouve le goût du peintre pour le trait, hérité aussi bien de Rembrandt que des expressionnistes allemands. Peu à peu, Hans Hartung abandonne la couleur au profit du signe et de la trace. La rapidité de l’exécution et l’importance accordée à la gestuelle sont à mettre en relation avec les toiles abstraites dont le peintre gratte la matière encore fraîche pour mettre en évidence un réseau de lignes. Durant les années 1970, Hans Hartung délaisse le signe pour une surface unifiée et transpose ses innovations en peinture à la gravure : il agrandit la taille de ses estampes et utilise la gravure sur bois aussi bien que de nouvelles techniques comme le rouleau à lithographie.

Pauline Mirete