« L’inquiétante étrangeté sera cette sorte de l’effrayant qui se rattache aux choses connues depuis longtemps, et de tout temps familières. » En s’inspirant de Freud, pour dresser une méthodologie comparative, Blandine Chavanne choisit de présenter une exposition où le singulier et l’insolite sont mis en avant. L’occasion offerte par la fermeture du musée pour travaux (de novembre 2011 à l’automne 2013) permet à la directrice du musée des Beaux-arts de Nantes, puis à de nombreux commissaires extérieurs, d’apporter un regard neuf sur des œuvres connues de tous. À travers un accrochage traversant la chronologie, allant du XVIIe au XXIe siècle, sur les thèmes de la mort, du rêve ou du regard, il s’agit de provoquer l’imagination du spectateur. Ici, il n’est plus question de contempler l’œuvre selon des principes purement formels, mais de s’intéresser à ce que peuvent véhiculer les images et comment. Le pouvoir de l’imaginaire et du visionnaire est mis en avant à travers des rapprochements inattendus et choisi de manière purement subjective. Ainsi, la Madame de Senones d’Ingres répond à l’Anachrome de Manzoni sur le thème du miroir. D’autres artistes, comme Claude Cahun, Brassaï ou Michaux, sont exposés pour leur utilisation particulière de l’image comme moyen de mettre en œuvre un monde fantasmatique qui leur est propre.

Pauline Mirete