Dessins préparatoires ou œuvres à part entière, dessein thérapeutique ou projection mentale d’un monde idéal, c’est la spontanéité du trait et la sincérité du tracé que nous retrouvons dans les dessins des 13 artistes présentés à l’occasion de l’exposition Paysage mental. À l’huile, au feutre ou encore à l’encre, les univers fantastiques de Robert Delporte, les fables de Tinus Vermeersch, les dessins allégoriques d’Elmar Trenkwalder ou les paysages urbains de Mamadou Cissé se déploient sous nos yeux. Automatique et analytique, la mise en forme des désirs et des espoirs enfouis dans les profondeurs de l’être opère comme la projection pure sur l’espace vierge de la feuille des paysages mentaux inavoués et inavouables. Les planches, telle une multitude de miroirs, renvoient le promeneur à son propre monde imaginaire ; et usant du dessin comme d’un mode d’expression et de communication, les artistes se dévoilent et nous invitent à en faire autant. Préconisant l’expression brute et la projection de soi, ils engagent le geste à innover et à s’épancher librement sur la planéité de la feuille. Telle est l’invitation au voyage que nous suggèrent ces artistes.

Justine Morvan

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