Pour être une notion déjà ancienne, le phénomène du métissage n’est pas en reste actuellement, tant la mondialisation induit des rapprochements culturels et humains d’une envergure sans précédent. Le musée du Quai Branly, dont le succès auprès du public ne se dément pas, se devait de s’intéresser aux objets métis, dans un esprit cohérent avec la mission anthropologique et pédagogique que s’est fixée cette institution. Resserrant la problématique autour de l’irruption des Européens au XVe-XVIe siècle dans le Nouveau Monde, puis aux nombreuses hybridations entre les peuples de tous les continents que cette dernière a engendrées, l’exposition ne se limite pas à un point de vue occidental sur la question. Sous la forme d’un parcours à la fois thématique, géographique et chronologique, quatre sections se succèdent, présentant 290 pièces. Le composite et le syncrétisme semblent être les clefs qui ont ouvert la voie à ces productions variées et présidé à leur processus de création, analysé ici, qu’elle soit musicale, plastique ou sous forme d’objets liés à la religion et au pouvoir. Ce tour d’horizon s’achève en une exploration des imaginaires métis d’aujourd’hui, et rappelle, selon le mot de Montaigne, que « l’honnête homme est un homme mêlé ».

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