Philip Guston
1913 (Montréal) / 1980 (Woodstock, NY)
Galerie de l'artiste
Dernier-né de l’expressionnisme abstrait, cet ami d’enfance de Pollock apporte néanmoins son ultime pièce à la légende de l’école de New York en modelant, au début des années 1950, de dégoulinants champs vaporeux, tracés à coups de brosse courts et violents, qui alternent geste et contre-geste afin de recréer un jeu d’ombre et de lumière, et qui vont s’entassant près du centre de la toile, dans des lumières exsangues où des roses saignants se laissent envahir par des gris amorphes. Leur entrelacement laineux fait parler à leur propos d’impressionnisme abstrait : « Le désir d’expression directe est devenu si fort, déclare alors cet American Monet, que même le laps de temps nécessaire pour atteindre la palette posée à côté de moi est devenu trop long. Aussi me suis-je forcé à peindre sans reculer une seule fois pour regarder mes tableaux. » En 1970 pourtant, le gentil Guston rompt brutalement avec une Action poetry portée à son zénith et se déclare traître à la cause moderniste en exposant à la galerie Marlborough des peintures figuratives grossières et hirsutes réalisées en cachette depuis 1967. Dans un style enfantin singulièrement proche du Fritz the cat de Robert Crumb, il rature d’une manière tranchante et acérée des livres ouverts, des chaussures ferrées et des murs de briques peuplés de Klansmen cagoulés…
Galerie de l'artiste
Dernier-né de l’expressionnisme abstrait, cet ami d’enfance de Pollock apporte néanmoins son ultime pièce à la légende de l’école de New York en modelant, au début des années 1950, de dégoulinants champs vaporeux, tracés à coups de brosse courts et violents, qui alternent geste et contre-geste afin de recréer un jeu d’ombre et de lumière, et qui vont s’entassant près du centre de la toile, dans des lumières exsangues où des roses saignants se laissent envahir par des gris amorphes. Leur entrelacement laineux fait parler à leur propos d’impressionnisme abstrait : « Le désir d’expression directe est devenu si fort, déclare alors cet American Monet, que même le laps de temps nécessaire pour atteindre la palette posée à côté de moi est devenu trop long. Aussi me suis-je forcé à peindre sans reculer une seule fois pour regarder mes tableaux. » En 1970 pourtant, le gentil Guston rompt brutalement avec une Action poetry portée à son zénith et se déclare traître à la cause moderniste en exposant à la galerie Marlborough des peintures figuratives grossières et hirsutes réalisées en cachette depuis 1967. Dans un style enfantin singulièrement proche du Fritz the cat de Robert Crumb, il rature d’une manière tranchante et acérée des livres ouverts, des chaussures ferrées et des murs de briques peuplés de Klansmen cagoulés…