Karim Ghelloussi se joue assurément des étiquettes posées à la va-vite sur tel ou tel objet, qu’il soit artistique ou considéré comme un reliquat d’une société en quête de sens. Dans l’alliance de ces deux univers pris pour leurs qualités plastiques, l’entre-deux nécessaire et ambigu promis par la messe entre le bibelot produit en série et le rare, la rencontre fortuite et animée entre le contingent et le sensible, on retrouve le goût de Karim Ghelloussi pour une démarche privilégiant la forme. Réalisés dans des matériaux symboliquement pauvres mais appartenant à la conscience culturelle globalisé, ses œuvres se présentent comme des assemblages qui gagnent en lisibilité sous l’effet de leur taille. A la galerie De Verneuil & Favardin, se sont donc surtout des pièces de grand format qui sont visibles, à l’instar du Bouddha monté sur tortue, idole traditionnelle autant qu’icône du sens commun, ici peinturlurée de haut en bas, à la limite d’un goût moyen, sans pour autant y céder.
Tom Laurent