« Notre tradition est révolutionnaire, notre tradition est futuriste », affirmait l’artiste de l’École de Casablanca Mohamed Chabâa. Situant ainsi l’horizon historique de cette exposition rassemblant 17 artistes, la commissaire Sonia Recasens y convoque également une mémoire plus intime, forgée à l’enfance en voyant s’affairer les femmes de sa propre famille au Maroc. Lisant leurs gestes quotidiens comme participant d’un matrimoine et d’une culture du soin, s’attachant aux corps comme au bâti et à l’environnement, dans leur dimension vernaculaire. Toutes deux architectes de formation, les Marocaines Salima Naji et Amina Agueznay s’appliquent chacune à réhabiliter des matériaux et savoir-faire localement sourcés : la terre crue comme alternative au béton pour la première tandis que Draâ x Draâ, installation textile et vidéo, fruit d’une collaboration initiée par Agueznay avec une maîtresse tisserande, rend visible leur partage d’expériences.

Extrait de l'article de Tom Laurent publié dans le N°112 de la revue Art Absolument. Parution le 15 janvier 2025

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