À l’occasion de la dixième saison du Temps des collections, qui propose événements et regards sur les réserves des musées de la métropole rouennaise au prisme du « Corps-à-corps », cette exposition s’articule autour de l’un des chefs-d’œuvre du musée des Beaux-Arts : La Flagellation du Christ à la colonne peinte par Caravage vers 1606-07 et acquise en 1955 sous une attribution à Mattia Pretti, pour (seulement !) quelque 225 000 francs. « Un magnifique coup pour le musée de Rouen », se réjouit le commissaire Diederik Bakhuÿs. « Il y a dans cette toile une espèce de resserrement du drame. Cette manière qu’il a de déporter le Christ vers l’extérieur de la composition surprend, ainsi que sa façon de suspendre le temps. Les bourreaux sont sur le point d’agir. C’est le moment d’acceptation du sacrifice qui est peint », décrit-il. Pour renouveler le regard porté sur un tableau connu des habitués du musée, Bakhuÿs le confronte avec l’autre tableau du Caravage sur le même sujet, sans doute peint à la même époque, et prêté par le musée de Capodimonte de Naples. « Il s’agit d’une tout autre typologie de peinture. Les figures sont représentées en trois quarts et la composition est développée en largeur. Il imagine là une composition monumentale, centrée autour de la figure du Christ. »

Extrait de l'article de Emma Noyant publié dans le N°104 de la revue Art Absolument. Parution le 3 février 2023

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