59e Biennale de Venise
L'exposition
59e Biennale de Venise, Immortelle tu es belle
Répondant à ce vœu en affirmant la présence de l’art comme un éternel retour du même après deux ans de pandémie et le report d’un an de la manifestation, Cecilia Alemani ose un propos historique, surréaliste et féministe soucieux de réenchanter les XXe et XXIe siècles – quitte à demeurer aveugle à la marche du monde réel. Pour son édition du miracle, la directrice artistique a choisi de reprendre pour titre Le Lait des rêves, conte pour enfants de Leonora Carrington, ex-compagne de Max Ernst devenue « sorcière ironique » selon Carlos Fuentes, qui comparait son insatiable curiosité à celle d’une hyène allant fouiller dans les poubelles. Transposé dans un carnet durant ses années d’exil passées au Mexique, Le Lait des rêves a d’abord été peint sur les murs de sa maison. Immergées dans une végétation luxuriante, les créatures fantastiques qui peuplent ce court récit – Georges qui aime manger le mur de sa chambre ou Petit Ange qui fait pipi sur les passants – pourraient bien avoir enfanté les œuvres largement féminines et largement oniriques retenues cette année. « Le Lait des rêves, déclare Alemani, décrit un monde magique où la vie est constamment repensée à travers le prisme de l’imaginaire, un monde où chacun peut changer, se transformer, devenir quelque chose ou quelqu’un d’autre. » Tentant une réécriture de l’histoire de l’art moderne en la rééquilibrant sous un prisme féminin (80 % des artistes présentés sont des femmes ou des personnes non binaires, contre 30 % lors des dernières décennies), le conte des contes modernes d’Alemani parcourt les métamorphoses du corps, les relations entre l’humanité et la technologie et la redéfinition de l’humain et du non-humain, balisant son voyage dans le temps de « capsules temporelles » susceptibles de relier le présent au passé.
Extrait de l'article de Emmanuel Daydé publié dans le N°102 de la revue Art Absolument. Parution le 12 juillet 2022
Répondant à ce vœu en affirmant la présence de l’art comme un éternel retour du même après deux ans de pandémie et le report d’un an de la manifestation, Cecilia Alemani ose un propos historique, surréaliste et féministe soucieux de réenchanter les XXe et XXIe siècles – quitte à demeurer aveugle à la marche du monde réel. Pour son édition du miracle, la directrice artistique a choisi de reprendre pour titre Le Lait des rêves, conte pour enfants de Leonora Carrington, ex-compagne de Max Ernst devenue « sorcière ironique » selon Carlos Fuentes, qui comparait son insatiable curiosité à celle d’une hyène allant fouiller dans les poubelles. Transposé dans un carnet durant ses années d’exil passées au Mexique, Le Lait des rêves a d’abord été peint sur les murs de sa maison. Immergées dans une végétation luxuriante, les créatures fantastiques qui peuplent ce court récit – Georges qui aime manger le mur de sa chambre ou Petit Ange qui fait pipi sur les passants – pourraient bien avoir enfanté les œuvres largement féminines et largement oniriques retenues cette année. « Le Lait des rêves, déclare Alemani, décrit un monde magique où la vie est constamment repensée à travers le prisme de l’imaginaire, un monde où chacun peut changer, se transformer, devenir quelque chose ou quelqu’un d’autre. » Tentant une réécriture de l’histoire de l’art moderne en la rééquilibrant sous un prisme féminin (80 % des artistes présentés sont des femmes ou des personnes non binaires, contre 30 % lors des dernières décennies), le conte des contes modernes d’Alemani parcourt les métamorphoses du corps, les relations entre l’humanité et la technologie et la redéfinition de l’humain et du non-humain, balisant son voyage dans le temps de « capsules temporelles » susceptibles de relier le présent au passé.
Extrait de l'article de Emmanuel Daydé publié dans le N°102 de la revue Art Absolument. Parution le 12 juillet 2022
Quand
22/04/2022 - 27/11/2022