Peu après sa participation à l’exposition Big Bang au Centre Georges-Pompidou, Mark Brusse confiait dans le numéro 17 de la revue Art Absolument paru en été 2006, son attrait éternel pour le statut d’étranger : « Je n’essaie pas d’être un témoin de mon temps, je tente plutôt de toucher à quelque chose de non temporaire, pas trop lié à une actualité ou à un endroit spécifique. En travaillant régulièrement dans des endroits loin de mon atelier parisien, je me laisse librement influencer par des cultures qui ne sont pas la mienne. ». L’artiste néerlandais incarne la figure du nomade inspiré. Que cela soit dans le Paris des « Nouveaux Réalistes », où il débute ses assemblages en bois usés trouvés dans son grenier, à New York où il côtoie John Cage, au Japon et en Corée du Sud dans les années 1980, ou plus récemment au Bénin, les déambulations culturelles sont omniprésentes dans son processus créatif.

Pourtant, c’est aujourd’hui dans son pays natal, les Pays-Bas, que Mark Brusse expose ses créations, au musée Beelden aan Zee. Bien qu’il soit chez lui, la dimension spatiale reste au cœur de son œuvre. L’exposition Shapes of Silence permet de mettre en avant l’artiste comme un compositeur de formes, jouant tantôt harmonieusement, tantôt de manière dissonante, avec les différents matériaux, textures, poids et couleurs. « Les formes du silence » invitent ainsi à la cohabitation de la matière et du vide, où la sculpture dépend tout autant de l’objet que de l’espace.

Maëva Markl

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