Wang Bing, l'oeil qui marche
L'exposition
Wang Bing, la Chine à hauteur d’œil
Des scènes de vie aux interviews, le cinéaste plonge le spectateur dans la réalité des sujets, transcrivant le lien créé entre eux et pour cause, son dévouement non pas à monter une histoire, mais à en témoigner. C’est plus amplement dans les œuvres destinées à être exposées, présentées dans leur intégralité au BAL, que l’on peut saisir l’intensité de son œuvre. Père et Fils (2014) intègre dans un quasi-huis clos d’1 h 30 le quotidien de deux adolescents attendant le retour du travail de leur père : au fil du temps, indiqué seulement par la lumière du jour qui décline, s’éveille chaque détail de la pièce où le micro-événement fascine. La seconde, filmée sur pellicule en 2005, Traces, inscrit dans toute l’instabilité de son support les derniers témoignages d’anciens camps de travail du désert de Gobi. Cette première utilisation du film traduit la fragilité des instants capturés : projetés au sol, on y suit les yeux rivés à terre du cinéaste, s’attardant nommément sur quelques os, friches de vêtements, traces de pas. C’est ici comme dans toute son œuvre les réalités brutes de l’histoire de Chine, d’hier et d’aujourd’hui, que Wang Bing tient à saisir, sans aucun filtre.
Extrait de l'article de Camille Renault publié dans le n°98 de la revue Art Absolument.
Des scènes de vie aux interviews, le cinéaste plonge le spectateur dans la réalité des sujets, transcrivant le lien créé entre eux et pour cause, son dévouement non pas à monter une histoire, mais à en témoigner. C’est plus amplement dans les œuvres destinées à être exposées, présentées dans leur intégralité au BAL, que l’on peut saisir l’intensité de son œuvre. Père et Fils (2014) intègre dans un quasi-huis clos d’1 h 30 le quotidien de deux adolescents attendant le retour du travail de leur père : au fil du temps, indiqué seulement par la lumière du jour qui décline, s’éveille chaque détail de la pièce où le micro-événement fascine. La seconde, filmée sur pellicule en 2005, Traces, inscrit dans toute l’instabilité de son support les derniers témoignages d’anciens camps de travail du désert de Gobi. Cette première utilisation du film traduit la fragilité des instants capturés : projetés au sol, on y suit les yeux rivés à terre du cinéaste, s’attardant nommément sur quelques os, friches de vêtements, traces de pas. C’est ici comme dans toute son œuvre les réalités brutes de l’histoire de Chine, d’hier et d’aujourd’hui, que Wang Bing tient à saisir, sans aucun filtre.
Extrait de l'article de Camille Renault publié dans le n°98 de la revue Art Absolument.
Quand
26/05/2021 - 14/11/2021