Avec des figures géométriques simples (ligne, carré, triangle et cercle) Elias Crespin crée de nouveaux outils de langage. Inspiré directement de l’art cinétique de Soto et Otero tout comme lui vénézuélien, il déploie dans l’espace de grands mouvements dynamiques qui évoluent comme des vagues d’ondes silencieuses. L’exposition Slow motion déploie au ralenti ses chorégraphies aériennes complexes autour de systèmes qui reprennent le modèle mathématique de la théorie du chaos. Cette démarche rappelle le travail de Gego (grand-mère de l’artiste) qui confrontait les systèmes d’apesanteur et d’abstraction. Elias Crespin propose davantage une approche sur l’équilibre des formes. Par les algorithmes d’un logiciel de commande de mouvements, il décline les possibilités évolutives de formes géométriques ensemble. Les formes se dilatent, se resserrent, se dispersent et se concentrent comme en lévitation. Par des jeux d’optiques entre le visible et l’invisible il établit une cohérence entre les propriétés plastiques des matériaux (laiton, cuivre, plexiglas…) et leurs ombres portées. L’artiste réussi par cette nouvelle interprétation de l’espace et du temps à nous proposer une nouvelle expression du geste artistique qui devient alors mécanique et mathématique autour d’un lexique de formes hypnotiques.

Delphine ALEXANDRE

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