Loin des expositions d'archéologie classiques, Mesopotamia présente les ruines du bassin méditerranéen sous un aspect inhabituel, presque anachronique, en utilisant des techniques modernes pour rendre compte de sujets anciens. Les deux artistes utilisent par exemple des prises de vues satellites, qui offrent alors une vision aplatie des vestiges. C'est le cas de Archéologie du futur, dans laquelle ces derniers se confondent avec le désert blanc, créant ainsi des monochromes de sable, proches de certaines œuvres de Robert Delaunay, comme le Relief gris. Par ailleurs, en rehaussant certaines photographies avec de l'encre, comme celle de la série Palmyre ( 1992 ), ou avec des collages, Anne et Patrick Poirier coupent leurs travaux de tous repères temporels : les œuvres se trouvent alors à la croisée des temps, entre traces de civilisations anciennes et fictions futuristes. Avec des travaux étalés sur plus de 50ans, ces observateurs de l'Histoire livrent une large vision de la Mésopotamie, mêlant des photographies touristiques à interprétations poétiques.

Marie-Astrid Vandesande

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