Le parcours d'Anish Kapoor dans les bosquets d’André Le Nôtre transforme notre vision « bien ordonnée » des jardins de Versailles, rigoureusement taillés à la française. C’est avec Dirty Corner — renommé par certaines mauvaises langues ou rigoristes « vagin de la reine » — que l’artiste dénonce la maîtrise de la nature. Celle-ci est rendue à un état instable, vacillant par les trous creusant le sol, qui participent à un effet de destruction. La structure monumentale en forme de trompe qui semble s'y être posée apparait comme une invitation à entrer dans sa béance, aussi inaccessible que mystérieuse. La fascination qu'elle provoque se mue en trouble avec Descension. Vaste tourbillon d’eau, vibrant sous les pieds, il happe les regards et les corps par la vue de sa force centrifuge.

Extrait de l'article de Manon Raoul publié dans le N°66 de la revue Art Absolument: parution le 9 juillet 2015

N°66 - Juillet/Aout 2015

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