Organisé de façon chronologique et thématique, le parcours met d’abord l’accent sur le pré-surréalisme, la guerre, puis sur une série de toiles inédites des années 1950, les « peintures noires », ainsi que sur la présentation de deux œuvres majeures de la collection, Les Femmes de Venise, qui viennent d’être restaurées. Un chemin fait de perspectives transversales, après nous avoir fait passer du cubisme au surréalisme, nous invite à nous arrêter dans des petites salles à la taille du fameux atelier de 24 mètres carrés du maître à Montparnasse. Les grands classiques du sculpteur, La Femme Cuillère, Le Nez, La Cage, L’Homme qui marche, ponctuent de façon magistrale toute la présentation.
Les thèmes capitaux de Giacometti comme la question du vivant et du mort, du socle et de l’échelle, sont aussi développés. Les différents espaces aux vitrines habitées de chefs-d’œuvre dignes d’un musée archéologique sont intitulés « Tous les vivants étaient morts », « À la limite de la disparition », « Une femme comme un arbre, une tête comme un rocher », « L’Humanité en marche »… Ce qui touche dans l’équilibre parfait de cette présentation, c’est le rendu de toute la diversité et de l’amplitude du travail de Giacometti qui arrive à proposer dans le corps humain une synthèse de toute l’histoire de l’humanité.

Extrait de l'article de Renaud Faroux publié dans le N°66 de la revue Art Absolument: parution le 9 juillet 2015

N°66 - Juillet/Aout 2015

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