Toute approche de la modernité apparaîtrait lacunaire sans une connaissance approfondie de l’œuvre des deux créateurs majeurs que furent Henri Matisse et Auguste Rodin. Mis en perspective pour la première fois, les liens unissant leurs univers respectifs, malgré le saut générationnel – Rodin est de 30 ans l’aîné de Matisse – se situent autant dans la négation de la dualité censée opposer les beaux-arts au genre décoratif, que de la grande liberté qu’ils montrent dans l’exercice du dessin. L’exposition présente avant tout le regard qu’a pu poser Matisse sur l’œuvre de son aîné, vision féconde qui ne cède aucunement à la reprise : simultanément à l’assimilation du modèle rodinien, sa volonté de démarcation est visible notamment à travers la réalisation de la fameuse sculpture du Serf, venu spécialement de Nice.

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